La femme-éther
J’étais un corps sans bruit, dressé dans les cendres,
Le ventre tissé d’ombres et d’aurores fanées,
La face effacée — lune morte, sans regard,
Et la gorge ouverte aux vents crayeux du temps.
On m’avait peint de rouille et de fulgurances, Les doigts tremblants d’un peintre ivre de silence ; Il traçait sur ma chair des plaies de charbon rouge, Comme on écrit la fièvre sur la peau des songes.
Je suis debout dans l’entre-deux du monde,
Femme de craie, de soufre et de lumière sale —
Mon cœur est un tambour où cognent les siècles,
Et ma voix, une absence aux longs bras de brouillard.
Ah ! que m’importe l’éveil ! Je suis une âme en transit, le sel d’un cri fossilisé, Et le ciel me traverse comme un couteau d’air.
J’avance, déterminée, sur la ligne des brumes.
|
Commentaires
Enregistrer un commentaire