# 695



 Sans titre 695, acrylique blanche et pigments naturels.


« Elle, dans l’infini des herbes »


J’ai vu la femme sans traits, née de la brume blonde,

Tenant l’oiseau du silence entre ses bras sans nom,

Sa face — un ciel lavé de songes — fuyait le monde,

Et ses yeux invisibles dévoraient l’horizon.


Autour, l’infini palpitait, doux comme un soupir,

Des champs d’oubli montaient en gerbes pâles,

Et les ombelles neigeaient sur les plis du désir,

Tandis qu’elle fondait dans l’éther végétal.


Son cœur battait au rythme des terres endormies,

Et le vent, ivre d’espace, froissait ses jupons d’air,

Elle marchait sans pas, parmi les fleurs ternies,

Comme une âme échappée d’un vitrail en hiver.


Ah ! l’herbe était si vaste que le temps s’y noyait,

Et la lumière grise lui cousait une robe

Faite de gestes lents, de parfums, de regrets —

Elle fut, une seconde, la sœur muette des globes

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