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 J’imaginais un paysage immense, le plus épuré possible au bord du vide, au bord de l’absolu monochrome, où les plus infimes détails porteraient leurs murmures en écho. Le plus insignifiant des cailloux, la plus quelconque des brindilles contribueraient à prouver l’équilibre du monde. 

Paysages brossés, délavés, des instantanés rapides se succèdent et offrent au regardeur une suite de vastes voyages intérieurs. Empreintes étincelantes à l’or fin, entre déserts et océans. Des dessins, comme des traces accidentelles où l’équilibre visuel se décline en un jeu primordial, vital, tel un immense pendule de Foucault. 

Y respirer seul l’air de la planète sous un ciel immense et la sensation d’appartenir au « Grand Tout ». Car ma chair et la poussière que je foule ne font qu’un, sur cette planète au cœur de l’univers.

L’ordre des cases est nécessaire... pèle mêle serait inapproprié. C’est une suite qui se lit dans le sens qu’on lui donne c’est vrai, suivant les vides et les pleins au gré du regard. Il y a comme une cadence cinématographique qui suggère un mouvement linéaire, horizontale, verticale ou oblique. Il peut devenir rapide dans l’aspiration inconsciente de cerner tous ses paysages mais on se retrouve assez rapidement  dans l’impossibilité de le faire. J’ai absolument voulu qu’il y en ait 80 en tout et chacune impose un arrêt méditatif, un lien intime entre une case et le regardeur pour que se déclenche une forme expressive d’une forme de communication sensible et émotionnelle réciproque. Cette oeuvre ne se consomme pas dans une instantanéité. Elle n’a quasiment pas de couleurs car non nécessaire. Elle a 80X100 cm mais sa globalité est illusoire. Il faut obligatoirement s’en approcher et goûter chacun des 80 paysages et en ressentir pleinement leurs intensité vibratoire propre. 

Deuxième chose, 8+0=8. 8 étant le chiffre du cycle de la vie en général mais pour moi il est renversé pour représenter le symbole sans limite représentant l’infini . Je rejoins ce que j’ai expliqué plus haut. Sa signification ne sera surtout pas  mathématique dont j’exècre la matière, elle sera plutôt en rapport, d’un point de vue allégorique à une spiritualité de l’existence et la créativité, dont elle est issue. La vraie source. C’est à dire que j’ai tenté d’exprimer dans cette oeuvre son universalité, dans ce que l’atome représente et « matérialise » ce qui nous est palpable. L’infiniment petit permet cette approche déconcertante, que la différence entre nous et une fleur ou une pierre est à un certain point indéfinissable, seul diffère le champ énergétique et  donc notre appartenance à l’univers....

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